Les humains n'ont aucune parole ! Personne n'est venu me chercher hier et là, je m'ennuie terriblement. Certainement parce que peu après le départ de Martin, la pluie est tombée, pendant des heures, et très fort. Princesse, à côté de moi, m'a manifesté un peu d'intérêt en voyant que nous sommes de même race. Mais lorsque qu'elle a su que je ne viens d'aucun élevage connu, elle ne pas adressé la parole du tout. Enfin bon, ce matin, elle m'a tout de même dit bonjour, donc ça va peut-être s'arranger. Ah ! Un autre humain que je ne connais pas entre dans mon box.

Bonjour ma belle !

Non, mais déjà, je suis pas sa belle, je ne le connais même pas ! Je baisse donc les oreilles en avertissement. Il rit et cela me rassure. Ensuite, il me brosse tranquillement. Tout d'abord, il y a l'étrille qui me fait frissonner, ensuite le bouchon qui gratte, puis la bouche douce qui relaxe. L'époussette aussi relaxe mais je préfère la brosse douce. Il cure mes sabot et m'harnache. Je suis contente mais aussi un peu inquiète. J'ai compris que mon vieux monsieur était parti, mais cet homme va-t'il être aussi gentil ? Il m'emmène dans le manège et m'enfouche. Il règle rapidement les étriers, et serre les mollets. Je part aussitôt d'un trot rapide et alerte. Mais il me dit, tout en exerçant une pression sur ma bouche :

Oh là, tout doux !

Je marche donc, toujours rapidement. Il me caresse. J'examine donc les lieu en prenant la piste. L'endroit est grand, aéré, mais surtout, au milieu, il y a des obstacles ! Un des obstacles est assez petit et n'a qu'une seule barre. Les humains appellent ça un vertical, bien je ne comprenne pas pourquoi puisque la barre est à l'horizontal. Enfin bref, ensuite il y a deux barres croisées (un oxer) assez hautes et enfin, un autre oxer qui est tellement haut qu'il fait à peu près ma taille. Je n'ai sauté qu'une seule fois un obstacle aussi haut et s'était en liberté. Je suis en train d'évaluer le parcours pour enchaîner les obstacles quand le monsieur qui est assis sur moi presse mes flancs. Je repart au trot. Je trotte longtemps ! Je retourne au pas lorsque l'humain presse ma bouche avec les rênes. Nous marchons encore de longues minutes, si bien que je ne suis plus essouflée. Il me demande le galop du pas. Je galope donc, en arquant fièrement l'encolure. Ensuite, naturellement, je tourne pour commencer le parcours d'obstacles. Mais alors, l'homme qui est sur mon dos tourne pour revenir sur la piste. Alors là, non ! Je refuse ! M'empêcher, moi, de sauter ! Alors je m'arrête si brusquement que l'homme tomba sur mon encolure. Heureusement, il était resté en selle.

Allez !

Il m'encourage d'un claquement de langue. Mais pour moi, c'en est pas question. Soit je saute, soit je ne bouge pas.

Un petit coup de talon. Je baisse fortement la tête et l'homme, deséquilibré, lâche les rênes. Juste ce qu'il fallait ! L'encolure libérée, je prend un petit galop et fonce sauter. L'homme a juste le temps de se mettre en position d'équilibre et je saute déjà le premier obstacle. Je le saute facilement. Le deuxième arrive. Je plie juste mes antérieurs et je passe tranquillement. Soudain, le grand obstacle, celui qui fait ma taille, est devant moi. J'hésite, ce qui peut m'être fatal ... Juste une pression des mollets. L'homme a compris. Il m'accompagne dans le saut. Je me concentre, saute de toutes mes forces, plie mes antérieurs comme il faut, ne laisse pas trainer mes postérieurs. Mais...je vole ! Enfin, "l'atterissage" est un peu brutal et je plie les jarrets sous l'impact. J'ai quand même un adulte sur le dos ! Mais je me redresse et repart au galop, me pavanant. Je suis si fière de moi ! L'homme me caresse, longuement tandis que je repasse au pas. Ensuite il descend, m'enlève ma selle et mon tapis de selle, passe mes rênes au dessus de mes oreilles, et me marche ainsi, longuement. Ensuite, il m'emmène devant mon box, me mets mon licol à la place de mon filet et c'est parti, direction la douche ! Après tout ces efforts, cela fait tellement du bien ! Il me sèche avec un objet vraiment bizarre en forme de lune. Ensuite, il me rentre dans mon box, où je trouve des granulés. Alors que je me jette dessus, j'entends l'humain qui dit en partant :

Julie ! J'ai quelque chose d'incroyable à te raconter !

Ensuite j'ai fini mes granulés.